L’orcanette est une plante méditerranéenne de la famille des Boraginacées, exceptionnelle en Rhône-Alpes, classée comme "en danger de disparition" sur la Liste Rouge régionale.
Elle est entièrement couverte de poils raides et présente une rosette de feuilles plaquées au sol d’où sort une tige portant des fleurs pourpres puis bleu vif, composées de cinq pétales soudés formant un entonnoir.
La plante vit dans les sols sableux et possède un enracinement puissant lui permettant d’aller chercher l’eau en profondeur dans ce type de milieu très sec.
Dans le département, on ne la trouve que dans les gorges de l’Ardèche, dans deux stations principales, le Pas du Mousse et Gournier, sur des sables alluvionnaires.
L'ancien nom de la plante, Alkanna tinctoria, était plus explicite, faisant référence à ses propriétés tinctoriales. Mais les règles de la botanique exigent que l’on utilise le premier nom donné à une plante. Or, c’est le botaniste autrichien Ignaz Tausch (1793-1848) qui a décrit le premier la plante en 1824 et l’a dédiée à Pietro Andrea Matthioli, médecin italien (1501-1577) auteur d’un livre de botanique illustré de magnifiques gravures.
C’est l’écorce de la racine qui contient un colorant rouge sang.
Il est peu soluble dans l’eau, mais beaucoup plus dans l’alcool et les graisses.
La teinture des tissus donne de très belles couleurs : lilas, violet, gris violacé, mais peu solides à la lumière, ce qui fait que cette teinture n’a jamais eu un grand développement.
La coloration des rouges à lèvre des belles dames de la Grèce et de Rome antiques était due à l’orcanette.